Le choix du Cercle

Explorez l'oeuvre de Niki de Saint Phalle

A la rentrée, le Cercle vous propose de visiter deux expositions consacrées à cette artiste franco-américaine emblématique du XXᵉ siècle, connue pour ses œuvres audacieuses, politiques, féministes et visuellement spectaculaires. Restez connectés pour vous inscrire.

Qui est Niki de Saint Phalle ?

Catherine de Saint-Phalle, dite Niki de Saint Phalle, est une plasticienne, artiste peintre, graveuse, sculptrice et réalisatrice de films franco-américaine naturalisée suisse, née en 1930 et morte en 2002.

Niki de Saint Phalle a d'abord été mannequin, puis mère de famille avant d'aborder l'art en autodidacte. Elle n'a suivi aucun enseignement artistique académique, mais s'est nourrie d'abondants échanges artistiques avec ses aînés et contemporains. S'inspirant de plusieurs courants, art brut, art outsider, elle a commencé à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux Réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella, Christo et Yves Klein. D'abord épouse de Harry Mathews, avec qui elle a deux enfants, elle se marie en secondes noces avec l'artiste suisse Jean Tinguely en 1971. Avec lui, elle va réaliser un grand nombre de sculptures-architectures, soit sur commande (par exemple la fontaine Stravinsky, sur commande d'État à Niki de Saint Phalle), soit pour le simple plaisir (Le Cyclop, création de Jean, sans permis de construire).

Outre les Tirs, performances qui l'ont rendue internationalement célèbre dès les années 1960, Niki de Saint Phalle a créé un très grand nombre de sculptures monumentales dans des parcs de sculptures. Certaines ont été réalisées de sa propre initiative et avec ses deniers personnels comme celle du jardin des Tarots en Toscane, ou du Queen Califia's Magical Circle, dans le parc de Kit Carson à Escondido.

D'autres ont été commandées par des États ou des collectivités locales. À Jérusalem, la municipalité lui commande en 1971 un monstre pour enfants, Le Golem.. En 1994, la Jerusalem Foundation lui passe une deuxième commande pour le Zoo biblique. Niki de Saint Phalle produit un ensemble de sculptures d'animaux intitulé L'Arche de Noé qu'elle termine en 1998. En 1987, François Mitterrand lui commande, conjointement avec Jean Tinguely, la fontaine de Château-Chinon.

Niki de Saint Phalle laisse derrière elle une œuvre immense dont elle a fait de généreuses donations en particulier au Sprengel Museum Hannover et au musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice.

Au Grand Palais (Paris) : « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten »

Cette vaste rétrospective coproduite avec le Centre Pompidou explore la relation artistique et amoureuse entre Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Elle est mise en perspective avec Pontus Hulten - ancien directeur du musée national d’art moderne - qui les soutint activement par de nombreux prêts, acquisitions et expositions majeures telles que Le Crocodrome de Zig & Puce ou la Fontaine Stravinsky .

Le parcours muséal est immersif et ludique, structuré en neuf sections, mêlant maquettes, installations cinétiques, sculptures participatives et œuvres emblématiques, avec un regard renouvelé sur l’art comme acte de rébellion et de transformation sociale. La scénographie valorise à la fois l’énergie créatrice de Niki et les machines satiriques de Tinguely, reflétant l’esprit vivant d’un musée pensé par Hulten comme un espace accessible, interactif et moderne.

À Aix-en-Provence (Caumont – Centre d’Art) : « Le Bestiaire magique »

L'exposition au Caumont ‑ Centre d’Art offre une lecture inédite de l’œuvre de Niki de Saint Phalle à travers le prisme des animaux et créatures fantastiques : oiseaux, serpents, monstres, figures mythologiques sont à la fois symboles universels et reflets de l’histoire personnelle et de la résilience de l’artiste.

Le parcours se construit comme un conte initiatique, invitant le visiteur à cheminer entre œuvres monumentales souvent in situ dans la cour ou le jardin de l’Hôtel de Caumont. Ce bestiaire, à mi-chemin entre récit autobiographique et héritage du surréalisme, incarne l’écoféminisme, où les êtres vivants, qu’ils soient humains ou créatures imaginaires, trouvent leur égalité symbolique.

Niki de Saint Phalle est une artiste majeure dont l’œuvre résonne encore aujourd’hui. L’exposition du Grand Palais montre l'artiste dans son univers collectif : en duo avec Tinguely, soutenue par Hulten, incarnant une vision subversive et cinétique de l’art. À Caumont, c’est un regard intérieur, introspectif, centré sur le bestiaire de l'artiste, son imaginaire, ses mythes personnels. Ces deux perspectives se complètent : l’une souligne le rapport de l’artiste avec l’institution, la collaboration et la performance, l’autre propose une immersion dans son monde symbolique et poétique.